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Notre ami et compagnon de route François Weymuller a fait l’effort dans un récit mémoriel de retracer son parcours de vie, et notamment son expérience chez Roure. En voici un petit extrait significatif. Merci François de nous rappeler ces moments qui ont fait partie de notre vie commune !
Le document complet est disponible auprès du bureau de l’amicale des anciens


Extrait …………………….
Réunion Roure du 13 décembre 2014

Pourquoi cette réunion qui ressemble un peu à une réunion d’anciens combattants ?

Pour tout vous dire, depuis quelques années et pour occuper mes loisirs, j’ai entrepris d’écrire mes mémoires.
Le premier chapitre, intitulé « Une jeunesse Lorraine » se déroule de 1936 (année qui dit quelque chose à plusieurs d’entre nous) à 1954
Le deuxième chapitre « A nous deux Paris » correspond à mes années d’études à Paris de 1954 à 1958.
Le troisième chapitre ou « La vie militaire » du début 1959 à mi-1961, essentiellement consacré à la guerre d’Algérie, bons et mauvais souvenirs et, à la clé plusieurs citations.
Enfin le quatrième chapitre « La vie professionnelle » de 1961 à 1996.
La première partie de ce chapitre de 1961 à 1971 se passe à Marseille dans la construction navale et la fabrication de tubes lance-torpilles pour sous-marins.
Cette partie est déjà rédigée.

Nous arrivons enfin à la deuxième partie, d’avril 1971 à septembre 1996, soit les 25 années passées chez Roure.
Alors, avant d’aborder cette période de mes souvenirs professionnels, j’ai eu envie de retrouver ceux et celles avec lesquels j’avais travaillé, en particulier pendant 10 ans, de 1971 à 1981.
Ce fut alors la découverte de ce monde passionnant de la parfumerie et plus particulièrement celui de la maison Roure, comme on disait à l’époque.
Je remercie ceux, ici présents qui m’ont, en quelque sorte, éduqué et épaulé.
Je me souviens de ma première rencontre avec le personnel d’encadrement. C’était une réunion organisée à la cantine qu’on appelait pas encore le restaurant d’entreprise. J’étais assis à côté de Guy Robert qui m’a dévoilés les mystères des Brokers new yorkais, essayant de nous truander dans le commerce de commodities.
Marc Stagliano, mon conscrit à un double titre : Né la même année et jumeaux tous les deux, mais lui est un vrai jumeau, son frère Gérard peut en témoigner, alors que je n’ai bénéficié que d’une sœur jumelle. Marc, donc, m’a beaucoup appris sur le traitement des produits naturels et sur ce que l’on appelait le tour de main avant de virer aux automatismes. Marie-louise Roncin assurait alors l’administration de la production et Marcel et Rina Koenig avait la main dans le concret ou la concrète, si je puis dire …
Le tout sous le contrôle ferme, mais juste, d’Arlette Meloncelli, car comme j’aimais à le dire à mes enfants et collaborateurs : « La confiance n’exclut pas le contrôle »
Tous ces beaux produits, il fallait les vendre, soit directement, soit par l’intermédiaire de nos filiales.
J’ai eu l’occasion d’évoquer cette fonction, souvent difficile, lors des obsèques de Robert Cassio que Lilette a bien voulu représenter et je remercie Philippe Massé et Marie-pierre d’avoir accepté de s’expatrier de longues années au Japon.
Il fallait aussi assurer le suivi des commandes clients. C’était la responsabilité des services commerciaux dont deux éminents représentants sont avec nous. J’ai nommé Hélène Baron et Gérard Stagliano.

Enfin il y avait le monde fabuleux des parfumeurs que j’abordais avec la plus extrême prudence.
Je n’ai pas eu la chance de fréquenter assidument l’école de parfumerie animée par Françoise Marin avec laquelle néanmoins je suivais les progrès de nos jeunes stagiaires.
A l’occasion de mes visites au labo, Simone Carini m’initiait au mystères de l’olfaction, tandis que Monique, que je continue à appeler Giboulet m’expliquait la tradition créative de sa famille.
Et comment oublier, installée à côté des parfumeurs, Eliane Gues qui se débattait déjà dans les affres d’une réglementation devenue depuis grotesque. N’est-ce pas Philippe ? A une époque maintenant lointaine, je disais déjà à mes amis ; « Dans 10/20 ans vous ferez de la parfumerie avec de l’eau … et encore » Je crois que nous y sommes.
Je n’aurais garde d’oublier Francis Verruchi, notre fidèle chauffeur qui m’a tant de fois accueilli ou accompagné à l’aéroport, souvent le dimanche soir, et Robert Balestra qui entretenait le jardin du mas d’Evolène, nettoyait la piscine et même … s’occupait du chat.
Merci Francis et Robert.
Enfin, je voudrais rappeler le souvenir de François Amic et de Pierre Blaizot. Très régulièrement, j’allais déjeuner avec Mr François Amic à la petite auberge. Il m’a beaucoup appris sur le monde de la parfumerie. Malgré des rapports parfois difficiles, je tiens à rendre hommage également à Pierre Blaizot pour sa parfaite connaissance du métier et ses grandes capacités commerciales.
Ces dix années furent pour moi des années formidables au cœur même du berceau de Roure.

Mais, au début des années 81, Jean Amic, récemment nommé à la tête de l’entreprise, me demande de monter à Paris/Argenteuil comme N°2. Ce que j’accepte, tout en gardant régulièrement un œil sur l’usine de Grasse.

Au début des années 90 arrive le tremblement de terre de la fusion Givaudan/Roure.
Ce fut le choc.
Partout des doublons : Dans les usines, dans les labos, les centres de recherche, les services commerciaux : à Grasse, Argenteuil, Lyon, mais aussi dans toutes nos sociétés à l’étranger : Etats unis, Espagne, Italie, Amérique du sud, Asie, etc. ?
Que faire ?
Démissionner ?
Assumer mes responsabilités ? je suis resté.
Ce que j’ai alors fait, j’ai essayé de le faire dans le respect des hommes et des femmes, en préservant le mieux possible leurs intérêts.
Mon attitude a pu être considérée par certains comme une trahison. La trahison, pour moi, au contraire, eut été, après toutes ces années passées ensemble, de laisser le sort de vous tous entre les mains d’un quelconque cabinet Suisso-Américain.
Ais-je réussi ? je n’en sais rien.

En tout cas, quand avec l’aide précieuse d’André et Maryse, nous avons organisé cette réunion et invité une vingtaine d’anciens de Roure, aucun n’a dit non.

Alors merci et bon appétit !


François Weymuller « La vie professionnelle »

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